Ghislaine, bénévole

Ghislaine(1)

Qui es-tu?
Ghislaine, bénévole depuis 10 ans

Quelles sont tes missions dans l’association?
J’ai occupé beaucoup de postes en 10 ans : les rendez-vous avec les partenaires, les entretiens avec les nouveaux bénévoles, la formation des bénévoles, la gestion du planning des bénévoles, la comptabilité. Actuellement, je fais partie du bureau et suis chargée du logiciel dans lequel sont enregistrés les RDV de lavages et l’utilisation des casiers.

Comment se passe une permanence type pour toi?
J’aide les usagers qui le demandent à remplir leurs papiers, leur CV etc. Je mets à jour les enregistrements de passages et de RDV sur le logiciel, car les bénévoles n’ont pas toujours le temps de le faire.

Pourquoi t’être engagée chez OMP?
Je faisais partie de la commission solidarité de mon quartier Nation-Alexandre Dumas qui, avec les autres conseils de quartier du 11e arrondissement se sont battus pour obtenir un accueil de jour pour les sans-abris. Cet accueil de jour s’est finalement transformé en une bagagerie : c’était le début de OMP.

À quoi sert une bagagerie?
À se délester de quelques-uns de ses bagages, pouvoir rentrer dans une administration, aller se faire soigner. Avoir des bagages ça signifie ne pas se déplacer, vivre dans un espace restreint, autour d’un banc, d’une bouche de métro, c’est-à-dire n’avoir aucune chance de se réinsérer. Le fait de quitter son banc ou sa bouche de métro pour venir déposer ses affaires à la bagagerie est le premier pas vers l’insertion.

Est-ce qu’une idée reçue que tu avais sur les SDF s’est envolée lors de ton arrivée dans l’association ?
Je pensais qu’il fallait trouver du travail avant de trouver un logement alors que bien entendu il faut avoir le logement en premier.

Quel préjugé sur les SDF voudrais-tu faire éclater?
Qu’être SDF ce n’est pas être ivre à longueur de journée et faire la manche. J’ai été très surprise de m’apercevoir que beaucoup de SDF, pour passer le temps, vont dans des bibliothèques pour lire les journaux, leurs mails… Certains sont très cultivés.

Raconte-nous une rencontre qui t’a particulièrement marquée.
Ce sont surtout les femmes qui viennent avec leur bébé. L’une d’entre elle, en particulier, venait de très loin pour faire la lessive alors qu’elle était enceinte. Un jour elle est arrivée avec son bébé, fière de nous présenter son enfant, nous donner son poids, sa taille…

J’ai aussi rencontré une femme qui ne voulait pas déposer ses affaires, car elle avait peur de perdre l’habitude de les porter, et de ne plus avoir la force de les déplacer au moment de les récupérer.

En général, les moments de complicité avec les bénéficiaires, même lorsqu’on ne parle pas la même langue.

Qu’as-tu appris de ton expérience de bénévole ?
À ne pas porter de jugement et à mettre en pratique ce proverbe sioux : Avant de juger son frère, il faut avoir marché plusieurs lunes dans ses mocassins.

Qu’est-ce qui va changer avec les nouveaux locaux ?
J’espère que l’espace sera suffisamment grand et permettra de proposer un café, discuter, les aider à remplir leurs dossiers, faire des ateliers de peinture, écriture, alphabétisation, pourquoi pas de gymnastique…

Quel conseil donnerais-tu à un futur bénévole?
Ne pas juger les usagers (ni les autres bénévoles), ne pas être intrusif par les questions posées. Prendre un peu de temps pour parler avec les autres bénévoles. Ne pas garder les problèmes pour soi, et se préserver.

OMP en trois mots
Confiance // dignité // respect